Des membres du personnel de HYBE ont profité d’informations confidentielles sur la pause de BTS pour vendre leurs actions juste avant la chute de la Bourse, écopant de lourdes sanctions.
La justice sud-coréenne vient de trancher dans un dossier qui embarrasse sérieusement l’industrie du divertissement. Plusieurs employés liés à HYBE ont été condamnés pour délit d’initié, après avoir vendu leurs actions quelques jours avant que BTS n’annonce officiellement sa pause liée au service militaire. L’affaire, révélée le 22 juillet, souligne les dérives internes au sein même de la société qui gère les plus grandes stars de K-pop.
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Des décisions judiciaires symboliques
Ce sont trois anciens ou actuels employés de HYBE qui ont été reconnus coupables par la Cour du district sud de Séoul. Le principal accusé, un salarié de Source Music, a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et à une amende de 231 millions de wons (environ 167 000 €). Deux autres ex-employés issus de BigHit Music et Belift Lab ont écopé de 6 mois avec sursis et de sanctions financières respectives de 51 millions de wons (environ 36 700 €) et 65 millions de wons (environ 46 800 €). Les profits indus qu’ils ont engrangés grâce à ces ventes ont été confisqués.
Un effondrement boursier évité de justesse
Le 14 juin 2022, BTS avait annoncé dans une vidéo leur pause en tant que groupe pour permettre à chaque membre d’effectuer son service militaire obligatoire. Cette annonce avait provoqué un effondrement immédiat du cours de l’action HYBE, qui avait chuté de 24,78 % en une journée. Les employés condamnés avaient anticipé cette perte en revendant leurs titres quelques jours avant, en se basant sur des informations confidentielles non encore rendues publiques.
Un impact direct sur les revenus
La cour a souligné que, dans l’univers de la K-pop, l’activité d’un groupe majeur comme BTS a un impact immédiat sur les résultats financiers de l’entreprise. Toute interruption, comme un départ au service militaire, constitue une information stratégique au plus haut niveau. Ce genre de données doit rester strictement confidentiel, car elles influencent directement la valorisation en Bourse.
HYBE sur la défensive
L’affaire tombe à un mauvais moment pour HYBE, déjà scrutée de près après plusieurs polémiques internes et des tensions sur la gestion de ses artistes. Le label a déclaré qu’il coopérait pleinement avec la justice et qu’il allait renforcer ses contrôles internes pour éviter qu’un tel cas ne se reproduise. Mais le mal est fait, et l’image du géant sud-coréen de l’entertainment est sérieusement écornée.
Une affaire symptomatique des dérives de l’industrie
Ce type de scandale n’est pas isolé en Corée du Sud. Dans un pays où les chaebols (conglomérats) ont une influence massive sur la vie économique, les affaires de délit d’initié, corruption ou conflits d’intérêts ne sont pas rares. Toutefois, le fait qu’une entreprise culturelle comme HYBE soit concernée montre que même les structures liées au divertissement ne sont pas à l’abri des dérives financières.
Tableau récapitulatif des condamnations
| Employé | Label affilié | Peine de prison (sursis) | Amende | Confiscation des gains |
|---|---|---|---|---|
| M. Kim (37 ans) | Source Music | 10 mois sursis | 167 000 € | Oui |
| M. Lee (33 ans) | BigHit Music | 6 mois sursis | 36 700 € | Oui |
| M. Kim (41 ans) | Belift Lab | 6 mois sursis | 46 800 € | Oui |
Réaction mitigée des fans
Du côté des fans de BTS, la réaction oscille entre colère et indifférence résignée. Si certains se disent outrés que des salariés aient pu profiter d’un moment aussi sensible pour s’enrichir personnellement, d’autres estiment que ce genre d’abus est inévitable dans une industrie aussi lucrative. Plusieurs messages sur les réseaux sociaux pointent aussi la nécessité de réformes au sein de HYBE.
Des leçons à tirer pour l’avenir
L’affaire devrait pousser les agences de l’industrie K-pop à mieux encadrer leurs pratiques financières. Il est probable que la Financial Supervisory Service sud-coréenne impose de nouveaux protocoles de surveillance pour prévenir d’autres délits d’initié. Quant à HYBE, elle devra regagner la confiance du public et démontrer que son succès repose davantage sur ses valeurs artistiques que sur des manœuvres boursières douteuses.
Cet article explore les dérives de la finance dans l’univers du divertissement, les failles dans la gestion interne des grands labels, et l’impact direct que peuvent avoir les décisions de groupe comme BTS sur les marchés financiers sud-coréens.
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